Fanny Petitbon Maladie

Fanny Petitbon Maladie Lexperte en changement climatique Fanny Petitbon est lavant-garde des campagnes appelant une rduction plus rapide des missions de gaz effet de serre et une rponse plus efficace des pays riches aux effets dvastateurs du changement climatique ressentis dans les pays en dveloppement.

Fanny Petitbon Maladie – L’experte en changement climatique Fanny Petitbon est à l’avant-garde des campagnes appelant à une réduction plus rapide des émissions de gaz à effet de serre et à une réponse plus efficace des pays riches aux effets dévastateurs du changement climatique ressentis dans les pays en développement.

En tant que féministe écologiste, elle est une experte des intersections de l’égalité des sexes et du changement climatique. Elle suit de près les négociations internationales sur le climat (COP) et les grands sommets, ainsi que la montée en fréquence des événements climatiques extrêmes (canicules, inondations) au Nord comme au Sud.

Fanny Petitbon est la porte-parole officielle de CARE France. Le sujet de l’égalité des sexes n’a jamais été aussi brûlant qu’en ce moment, alors que les femmes sont en première ligne de la crise du COVID-19 et que la violence domestique est devenue inextricablement liée au confinement des enfants.

Bien que le Forum de Paris sur l’égalité des générations (FGE) ait été reporté à 2021, les États-Unis ne doivent pas ignorer les droits des femmes et des filles en attendant. Au lieu de cela, ils doivent intensifier leurs efforts et collaborer étroitement avec les groupes féministes pour mettre les questions d’égalité des sexes au premier plan.

Quelle est la part de CARE France dans la mise en place du Forum Équité Générationnelle ?

CARE France est membre d’une coalition de plus de 150 organisations françaises luttant pour les droits des femmes et des filles en France et dans le monde. En collaboration avec des militantes féministes du monde entier, et en particulier nos sœurs mexicaines, nous travaillons pour faire en sorte que le Forum représente un large éventail de mouvements féministes et obtienne en fin de compte des engagements politiques et financiers importants de la part des gouvernements des États. Le but? Faire tout son possible pour faire de la parité entre les sexes une réalité d’ici 2030, pas au siècle prochain.

Le rôle de CARE France au sein du réseau CARE International est de collecter et de décoder les informations sur la construction du Forum pour l’équité générationnelle (FGE) et des coalitions d’action associées, puis de partager ces informations avec nos collègues d’Europe, d’Afrique de l’Ouest, d’Asie et d’Amérique latine afin qu’eux aussi puissent contribuer à l’effort et encourager leurs partenaires et réseaux locaux à faire de même. Selon vous, laquelle des six coalitions d’action choisies pour ce forum aura le plus grand impact sur les soins ?

Premièrement, la Coalition “Justice et droits économiques”. Depuis le début des années 1990, CARE construit des coopératives d’épargne et de crédit (AVEC) sur le modèle africain de la “tontine”. L’objectif est simple : constituer des groupes de personnes (dont 70% doivent être des femmes) qui se réunissent régulièrement pour mutualiser leur épargne.

Chaque membre de la famille économise suffisamment d’argent au cours de quelques années pour faire quelque chose comme démarrer une petite entreprise ou une ferme, payer les études de leurs enfants ou améliorer leur maison, ou quelque chose de similaire.

Une meilleure gestion financière par les femmes, plus de confiance en soi et une invitation à la table de décision profitent non seulement à la famille mais à toute la communauté. CARE s’associe également à des institutions financières afin que les communautés mal desservies puissent ouvrir des comptes bancaires, où elles peuvent économiser de l’argent en toute sécurité, et contracter des prêts à des taux d’intérêt bas.

Nous aimerions également contribuer à la Climate Justice Feminist Action Coalition. De nombreux progrès dans la lutte contre la pauvreté réalisés au cours des 50 dernières années sont menacés en raison du changement climatique. Les femmes sont particulièrement touchées car elles doivent compter sur le bois et l’eau pour subvenir aux besoins essentiels de leur famille.

En raison de la rareté de ces matériaux, la constitution d’un approvisionnement suffisant est devenue de plus en plus contraignante. CARE considère cette coalition comme ayant pour seul objectif la mobilisation d’un soutien massif aux populations locales, et en particulier aux femmes, qui créent une grande variété de solutions souvent basées sur les savoirs traditionnels. Cependant, ces efforts manquent tragiquement des ressources nécessaires à une diffusion plus large. Cela doit changer immédiatement.

Vous avez des attentes pour ce forum ?

Pour nous, le Feminist Global Forum est l’occasion de montrer le chemin que nous avons parcouru en matière de féminisme mondial, de faire tomber les barrières à l’égalité salariale et à la représentation politique des femmes, et de mettre fin aux violences faites aux femmes en raison de leur genre.

C’est l’occasion pour la France de prendre ses responsabilités. Durant ses cinq années de mandat, Emmanuel Macron a fait de la parité hommes-femmes son enjeu phare. Notamment l’année dernière dans le cadre du G7 de Biarritz, des engagements ont été pris qui se sont avérés difficiles à mettre en pratique.

Les organisations françaises veilleront à ce que le pays donne non seulement un exemple exemplaire et fournisse les ressources financières adéquates pour relever les défis de l’égalité hommes-femmes à l’échelle mondiale, mais aussi par le biais de ce Forum.

Vous avez également signé un éditorial du Huffington Post critiquant le gouvernement pour avoir abandonné ses objectifs féministes ; cela fait-il de la France le meilleur hôte possible pour le Feminist Global Forum ? Nous ne pouvons qu’encourager la France à se joindre à ceux qui luttent pour qu’il n’y ait pas de retour en arrière face à l’influence croissante des forces conservatrices du monde entier qui cherchent à faire reculer les droits durement acquis des femmes et des filles.

Fanny Petitbon Maladie

En accueillant le Forum, la France envoie un message clair selon lequel tous les niveaux de gouvernement, les entreprises, la philanthropie et l’activisme des jeunes doivent s’unir pour faire de l’égalité une réalité dans ce pays.

Pourtant, après l’avoir annoncé il y a un an, la France n’a toujours pas mis en place un fonds allouant 120 millions d’euros annuels pour soutenir les mouvements féministes et d’égalité hommes-femmes, notamment dans le Sud. Les dépenses d’aide publique au développement consacrées aux projets d’égalité sont nettement inférieures à celles de la Suède et du Canada.

En France, il existe encore trop peu de moyens disponibles pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes. À cette fin, nous ne recherchons pas tant de platitudes grandioses que des engagements concrets qui s’appuient sur l’expertise des groupes de défense des droits des femmes.

25 ans après la Conférence de Pékin, quels sont les enjeux les plus urgents ici ?

La façon dont les gens pensent doit changer. Ce forum doit répondre au souhait de nombreux pays, dont la France, d’impliquer systématiquement les associations de défense des droits des femmes dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Il n’y a pas assez de travail d’équipe aujourd’hui. Trop souvent, les décisions sont prises au plus haut niveau puis mises en œuvre sur le terrain sans véritable consultation.

Un autre enjeu majeur pour CARE France est de poursuivre et de renforcer le mouvement de terrain engagé l’an dernier pour faire du G7 un sommet féministe dont la France assure la présidence tournante. La majorité des organisations françaises mobilisées en 2019 ont exprimé le souhait de poursuivre leur travail collectif autour du Forum pour l’équité générationnelle en 2020, en s’appuyant pour cela sur leurs expertises individuelles.

Cette année, nous voulons nous assurer qu’encore plus d’organisations travaillant sur les questions des droits des femmes en France envoient des représentantes au Forum afin que nous puissions faire grandir le mouvement.

Pensez-vous que ce forum va aider à changer les mentalités ?

En rassemblant des jeunes, des ONG, des entreprises et des gouvernements, ce forum a le potentiel d’ouvrir la voie à un nouveau modèle. Les acteurs et actrices participant à ce Forum seront tenus de soumettre des rapports annuels. Cependant, il ne suffit pas de se fier uniquement à l’introspection.

Il est nécessaire d’établir un mécanisme neutre, peut-être sous les auspices des Nations unies, pour évaluer si oui ou non les promesses faites à Paris ont été tenues. Il est tout aussi important de s’assurer que tout nouvel engagement pris dans le sillage du FGE suive le schéma ambitieux défini par l’Accord de Paris sur le climat.

Selon vous, en quoi le Forum pour l’équité générationnelle diffère-t-il de la Conférence de Pékin de 1995 ? Tout d’abord, il a été décidé de limiter l’orientation du Forum à six coalitions d’action thématique, contre douze à Pékin.

Cela n’implique pas une réduction de l’ambition, mais plutôt une volonté de concentrer et d’accélérer les efforts pour obtenir des résultats concrets au cours des cinq prochaines années dans des domaines cruciaux pour la vie des femmes et des filles, tels que le droit de contrôler son propre corps, la capacité de générer et de contrôler ses propres revenus, l’accès aux postes de pouvoir, etc.

Ensuite, Pékin a été véritablement vécu comme un rassemblement unique et inclusif grâce à une conférence d’ONG qui a attiré plus de 30 000 personnes et a permis de tisser des liens durables entre les groupes féministes et d’adopter une feuille de route unifiée.

La France, le Mexique et l’Organisation des Nations Unies pour les femmes (ONU Femmes) peuvent approfondir leurs consultations avec les groupes internationaux et français grâce au rapport FGE sur la crise sanitaire actuelle. Cela les aidera à s’assurer que tous les mouvements féministes sont bien représentés et entendus. Ce serait une occasion manquée si ce n’était pas fait.

Enfin, les enjeux et enseignements tirés de la crise du COVID-19 doivent être intégrés dans le FGE. Les femmes, qui représentent une part disproportionnée du personnel de santé, du personnel d’entretien, des caissières des supermarchés et des responsabilités de soins à domicile, sont en première ligne de cette épidémie.

Les réponses des gouvernements à la crise des soins de santé ne seront pas cohérentes s’ils ne peuvent pas briser l’impasse sur les questions de genre. Croyez-vous vraiment que la société civile n’offre pas suffisamment d’opportunités aux gens ?

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